“Le Bayern me voulait déjà il y a six ans” (06/07/2006)
Dix-huit ans après Pfaff, un Belge déjà star en Bavière
MUNICH Allongé sur son coude droit, entre Makaay, et Scholl, sur l’herbe brûlante du complexe d’entraînement de la Säbener Strasse, Daniel Van Buyten écoute Félix Magath, son nouvel entraîneur, ponctuer de gestes énergiques son premier speech de reprise de la saison. Il s’adresse à un petit comité. Les Mondialistes sont absents. Ismael, Deisler et Demichelis sont toujours en convalescence.
Plus de deux heures durant, dans la canicule, le Grand s’est surtout contenté de prendre ses marques. Un peu plus tard, dans la minuscule salle d’interviews, vite muée en étuve, du stade annexe du Bayern, Daniel Van Buyten, assis seul à une table, a satisfait les premières curiosités, encore sages, de la presse bavaroise. Le pull ultraclasse noir et blanc Hugo Boss qui le moule, s’est vite maculé de sueur. Obligeant, un préposé lui tend un essuie. Daniel le remercie d’un large sourire. C’est une vedette que le Bayern a acquise à Hambourg – pour dix millions et demi d’euros et pour quatre ans : c’est un traitement de star qu’il lui réserve.
Daniel Van Buyten est prêt à assumer ce nouveau bond en avant dans sa carrière : “Je suis venu ici pour remporter des titres. Pour étoffer, enfin, mon palmarès. J’ai toujours été un gagneur. Au Bayern, j’ai l’assurance que nous entamerons chaque match dans la ferme intention de le remporter. J’honorerai toutes les responsabilités qui m’échoieront. C’était mon rôle à Hambourg. Ce sera le mien, aussi, au Bayern. Je suis venu ici pour faire mon trou.”
On évoque la concurrence, inévitable, qui va l’opposer à Lucio et à Ismael, deux redoutables rivaux : “Je l’accepterai sans problème. Je n’accueillerai jamais comme un blâme un glissement, provisoire, sur le banc. Je me suis toujours battu pour ma place. Comme je l’ai fait à Marseille et à Hambourg, je montrerai ce dont je suis capable.”
En poussant la grille du complexe d’entraînement du Bayern, Daniel Van Buyten n’a pas plongé, soudain, dans un monde inconnu : “C’était il y a six ans. Le Bayern me faisait, déjà, de l’œil. À l’époque, j’étais venu visiter ses installations. Je sortais d’une blessure, contractée au Standard : je m’étais fracturé le cinquième métatarse du pied gauche. Mes conseillers m’ont avoué que j’avais alors commis une erreur : celle de m’être présenté au Bayern avec mon plâtre. Le club a tergiversé. Comme Marseille mettait la pression pour m’enrôler, j’ai signé à l’OM. Je ne l’ai pas regretté. J’ai quitté la Canebière avec un pincement au cœur. J’étais étreint de la même manière en délaissant Hambourg, que je ne renierai jamais. Je n’ai pas la bougeotte. Je suis prêt à croire Ulli Hoeness – qu’on m’a présenté comme le père de tous les joueurs, toujours soucieux de leur bien-être – quand il m’assure que, quand je connaîtrais la vie du Bayern, l’ambiance familiale qui y prévaut, je n’aurai plus jamais envie de quitter le club”.
Van Buyten évoque Franz Beckenbauer : “Il est gentil et il aime bien rigoler”. On lui a, bien sûr, parlé de Pfaff : “Les supporter s du Bayern et la presse locale ne l’ont pas oublié. Jean-Marie a marqué le club. Il a donné une belle image des Belges. Je me suis juré de la rafraîchir, dix-huit ans après…
Mais d’abord,, Van Buyten va chercher une maison,…
Michel Dubois