Niang, sans langue de bois
Buteur dès la 2e minute face à Vannes, Mamadou Niang a retrouvé, comme tous ses coéquipiers attaquants, le chemin des filets. De bonne augure avant les gros matchs qui attendent l'OM dans les jours à venir. Interview.
Mamadou, le sourire est de nouveau là !
Mamadou Niang : "Non, je pense qu'il a toujours été là même si après la défaite à Toulouse on s'est fait un peu remonté les bretelles. Mais le moral était toujours là. C'est vrai que cela fait toujours plaisir de remporter un match et le fait d'avoir gagné nous a un peu plus réconforté."
Il y avait des inquiétudes au niveau de l'attaque qui est resté muette pratiquement un mois...
M.N. : "C'est vrai qu'on manquait un peu d'efficacité ces derniers matchs mais la confiance était là. Soit on n'avait pas de chance, soit on tombait contre un très bon gardien, notamment sur le match de Nantes avec Fabien. Contre Vannes, tous les attaquants ont marqué, cela nous met un peu plus en confiance."
Dimanche c'est un tout autre calibre qui vient au Vélodrome !
M.N. : "Oui, on rencontre le deuxième du championnat, ce n'est pas rien. On sait ce que vaut cette équipe de Lens. On a vu les résultats qu'ils ont faits à l'extérieur. On sait que cela va être un tout autre match mais on s'est préparé et on va continuer à le faire d'ici dimanche."
Il y a une revanche par rapport au match aller où il avait eu ce penalty imaginaire ?
M.N. : "Oui, au match aller on avait été très déçu car on a eu le sentiment de perdre deux points là-bas. On avait eu la maîtrise totale du match, on finissait à 11 contre 10, et sur une décision un peu difficile de l'arbitre on n'avait pas obtenu la victoire. Cela nous est resté en travers de la gorge. Mais bon, ce match est oublié, on est passé à autre chose. Dimanche se sera un autre match."
Surtout que Lens est un concurrent direct pour la Ligue des Champions...
M.N. : "C'est clair. Vu les objectifs que l'on a, nous les joueurs ainsi que le club, si on veut les atteindre, il faut au moins prendre le maximum de points à la maison. On se doit au moins de gagner à domicile après les mauvais résultats que l'on a eus à l'extérieur. Il y a beaucoup de concurrents qui veulent décrocher cette place en fin d'année. Lens en fait partie. Pas plus que Lille ou d'autres équipes..."
Comment jugez-vous cette équipe ?
M.N. : "C'est un très gros collectif. Il y a aussi de grosses individualités comme Dindane, Carrière, Keita, Hilton... Cela ne va pas être facile. S'ils en sont là aujourd'hui c'est qu'ils le méritent."
Contre Vannes, juste après votre but, vous avez sauté dans les bras d'Albert, vous pensez qu'il avait besoin de cette solidarité ?
M.N. : "Il n'a besoin de rien, il est très sûr de lui, il est serein. On trouvait cela injuste qu'à chaque fois qu'il y a un problème c'est l'entraîneur qui est menacé. Nous les joueurs on doit prendre nos responsabilités, se regarder en face. Si on n'a pas été bon, si on a été nul, ce n'est pas la faute de l'entraîneur, c'est la faute aux joueurs. Je ne vois pas pourquoi cela retomberait à chaque fois sur les entraîneurs. Depuis le début de saison, le contenu des entraînements est très bon. Les causeries sont, pour moi, parfaites. Cela se passe très bien avec le coach, il nous a toujours soutenus. Il a toujours fait aussi de bons choix. On est passé à côté de notre match à Toulouse et on ne peut s'en vouloir qu'à nous-même. On doit être un peu plus professionnel et performant."
La concurrence est difficile ?
M.N. : "C'est sûr qu'on a envie de jouer quand on est professionnel, on a envie de jouer tous les matchs. Après, nous attaquants, on est compréhensif. On travaille, et on fait confiance aux choix du coach. On essaye d'être prêt au moment où il va faire appel à nous. Même si on ne débute pas le match, on ne doit pas faire la gueule de notre côté. Il faut essayer de pousser les autres à faire un bon match."
Justement, vous avez fait un très bon match contre Vannes, vous comprendriez si on ne faisait pas appel à vous dimanche ?
M.N. : "Comme je l'ai dit, on a envie de jouer tous les matchs et quand on ne joue pas on est déçu. Mais après il faut mettre sa déception de côté et se concentrer sur le match. Si je ne joue pas dimanche, c'est que le coach aura fait un choix d'un système qui pourrait selon lui battre Lens. Donc il faut faire confiance en ses choix et se tenir prêt."
Le fait de vous remonter les bretelles, vous pensez que vous en avez besoin ?
M.N. : "Je pense que c'est tout à fait normal ce qui a été dit après le match de Toulouse. On le méritait. On a fait un non-match. On a donné nous-même la victoire à Toulouse. Que ce soit défensivement, au milieu ou en attaque.. on n'a pas été efficace offensivement. Au milieu on a été un peu mou et défensivement on n'a pas été à la hauteur de ce que le coach nous avait demandé. Je pense donc que les critiques étaient complètement méritées."
De manière générale, on dirait que l'OM est une équipe qui s'endort sur ses lauriers...
M.N : "Chaque match on est attendu, à domicile comme à l'extérieur. Il faut qu'on se le mette dans la tête. Il faut qu'on rentre dans les matchs avec une motivation beaucoup plus grande que celle de l'équipe adverse. Qu'on ne soit pas à 100% mais à 110 ou 120%. Sans cela, on n'arrivera jamais à remporter de match car il ne suffit pas de rentrer sur le terrain avec le maillot de l'Olympique de Marseille pour gagner une rencontre. Il faut beaucoup plus."
Le mental va mieux avant d'affronter une période cruciale comme celle qui arrive ?
M.N. : "C'est certain que le mental joue beaucoup. Chaque week-end c'est comme si on allait à la guerre, c'est un combat. Si mentalement on n'est pas prêt, l'équipe d'en face va nous bouffer. Il faut être présent à chaque fois physiquement et mentalement. Contre Lyon, même s'ils ont ouvert le score, on avait fait un bon match contre une grosse équipe. Contre Paris aussi c'était un match équilibré. A part le match de Toulouse où on est passé à côté, on avait fait de beaux matchs même si on n'avait pas ramené de résultats, il manquait juste un peu de réussite."
Vous pensez vraiment avoir votre chance pour la qualification en Ligue des Champions ?
M.N. : "Cela ne tient qu'à nous. On a nos chances car malgré les résultats que l'on a eus, on a eu la chance que les équipes qui sont devant ou juste derrière n'ont pas pris beaucoup de points. Il faut savoir ce que l'on veut dans la vie ! On n'a que ce qu'on mérite !"
La coupe de France devient un réel objectif ?
M.N. : "Au début de saison, on avait dit qu'on allait jouer toutes les compétitions à fond. On a eu une grosse déception en coupe de l'UEFA. On est passé au travers en coupe de la Ligue. En coupe de France on l'a échappé belle quelques fois mais on a sorti de gros matchs pour nous qualifier et aujourd'hui on est en demi-finale pour la deuxième année consécutive. On va essayer de jouer cette demi-finale à fond pour aller chercher cette place au Stade de France."
Les bruits autour de la vente retardée de l'OM vous perturbe ?
M.N. : "On laisse le président s'en occuper. Ce qui nous importe c'est le terrain. Et rien d'autre. On doit se concentrer là-dessus. On a déjà beaucoup à faire avec le sportif !"