Olembe: "J’aimerais pouvoir soigner tous les malades"
Salomon Cœur de Lion. D’une gentillesse rare, le Camerounais Salomon Olembe s’est prêté avec plaisir au questionnaire décalé de Foot-Interview. Le milieu de terrain de l’OM, même s’il n’a pas forcément confirmé les espoirs portés en lui, veut prendre sa carrière et sa vie du bon côté. Un homme si sage…Salomon, quelle équipe encourageais-tu quand tu étais gamin ?Le canon de Yaoundé ! Maintenant, au niveau de mes ambitions personnelles, j’étais surtout fan du Milan AC. J’ai découvert ce club par hasard et j’en suis tombé amoureux. C’est vraiment un club qui a une image très forte. Les Franco Baresi, Paolo Maldini, ce sont des joueurs qui m’ont fait rêver.
En tant que joueur, quelles sont tes forces ?J’ai un gros mental et je suis aussi très rapide. Ensuite, par rapport à d’autres joueurs, mon avantage, c’est que je peux évoluer à différents registres. Même si c’est aussi un défaut. A cause de ça, je ne peux pas me perfectionner qu’à un seul poste. Je suis obligé de progresser dans tous les domaines. Ça demande beaucoup de boulot.
Et tes faiblesses ?On m’a souvent reproché d’être trop collectif. Mais c’est sans doute parce que j’ai le plus souvent évolué dans des équipes où c’est d’abord la performance individuelle qui compte. Je prends un exemple. En sélection du Cameroun, sur les deux dernières années, je suis le meilleur passeur décisif. Pourtant, on m’a souvent critiqué parce que je ne marquais pas de but. Avant, les gens ne regardaient que le nom du buteur. Heureusement, aujourd’hui, les mentalités ont changé. On respecte un peu plus la construction de l’action qui emmène le but.
Si tu devais comparer ton style de jeu avec un autre joueur. Tu dirais que tu joues comme… ? Comme j’évolue à plusieurs postes, c’est compliqué de répondre à cette question. Ça peut paraître prétentieux, mais en général, quand je joue arrière gauche, les gens disent de moi que je joue comme Roberto Carlos parce que je m’appuie surtout sur ma vitesse. Quand je suis milieu défensif, on me compare à Makélélé parce que je perds peu de ballons et que je joue proprement. Enfin, quand je suis milieu gauche, là, c’est plutôt Ryan Giggs, le dribbleur fou.
Quel est ton meilleur souvenir ?Je l’attends toujours ! (Rires). Non, je plaisante. Le premier qui me revient, c’est lorsqu’on m’a annoncé que j’allais passer professionnel. Pour moi, ça a été un vrai choc. Je ne m’y étais pas du tout préparé. J’ai même pris du temps pour l’accepter. A l’époque, je trouve presque ça prématuré. Après, j’en ai d’autres, forcément ! Mais je n’aime pas les hiérarchiser. Il y a par exemple mon titre de champion de France et mes deux Coupes de France remportées avec Nantes ou encore ma première participation en Coupe du Monde avec le Cameroun.
Et le pire ?Honnêtement, je n’en ai pas. J’ai déjà la chance d’être footballeur. En plus, en général, je ne me blesse pas souvent. Donc non, je ne vois pas. De toute façon, moi, j’essaie de tout positiver. Maintenant, je rassure quand même tout le monde. Dans ma carrière, j’ai eu quelques déceptions, comme tout monde. Mais pour moi, tout ça, c’est secondaire.
Quel est l’adversaire le plus coriace que tu ais eu l’occasion de rencontrer ?Je n’ai pas joué contre lui parce que j’étais sur le banc, mais c’est Ronaldinho. Ce soir là, quand on a perdu face à Paris, j’ai eu l’impression qu’à lui seul il pouvait nous battre. Il nous a baladé durant toute la rencontre. C’est vraiment quelqu’un qui m’a impressionné.
Qui est le plus chambreur à Marseille ?En ce moment, c’est surtout Modeste M’Bami. C’est quelqu’un qui arrive à transmettre sa joie de vivre. C’est extraordinaire. En plus, c’est vrai qu’étant tous les deux Camerounais, on s’entend vraiment bien. Ce qui nous unit est très fort.
Quel est le meilleur joueur avec qui tu aies eu l’occasion de jouer ? Il est blessé actuellement, mais c’est Samuel Eto’o. Sur le terrain, il y a une certaine complicité entre nous. Et puis, on a un point commun : on a tous les deux la même envie de faire avancer le Cameroun grâce au football.
Est-ce que dans ta carrière, il y a une personne qui t’a beaucoup influencé ?Oui, mon père. Il croit en moi depuis que je suis tout petit. Il m’a toujours fait comprendre que je serai un grand footballeur. Je dois avouer qu’à l’époque, ce qu’il me disait me paraissait démesurer. Aujourd’hui, quand j’y repense, ça me fait bizarre de voir que certaines de ses prédictions se sont avérées exactes. Ses vœux se sont réalisés.
Quel est ton style de fille ?Ma femme ! (Rires). Elle est belle aussi bien d’apparence que de l’intérieur. Elle est mon équilibre. C’est elle qui me permet souvent de voir la vie du bon côté.
Quel est ton film culte ?The Big Lebowski. C’est un film qui parle de la vraie nature de l’homme. Il faut le voir absolument pour comprendre ce que je viens de dire.
Si je fouille dans ton Ipod, quel style de musique vais-je y retrouver ?De tout ! De la musique africaine, du Jazz, du rap, de la musique classique, indienne, arabe, etc… Je trouve ça important de pouvoir découvrir d’autres cultures par la chanson. De toute façon, pour moi, l’important, c’est que ça sonne bien dans mes oreilles, que ça me fasse vibrer. Après, le style, je m’en moque un peu.
En ce moment, qu’est ce que tu mates à la télé ?Beaucoup de football américain. J’ai découvert ce sport par hasard, et ça m’a vraiment donné envie de m’investir un peu plus pour comprendre toutes les subtilités de ce sport. Maintenant, de là à le pratiquer, c’est une autre histoire ! Sinon, j’aime bien regarder des émissions politiques. Je trouve ça important de s’intéresser à l’avenir de notre pays. De comprendre pour qui voter. On parle quand même de la personne qui va nous diriger pendant 5 ans ! Ça mérite quand même qu’on s’y intéresse, même si la politique, c’est parfois dur à comprendre. Parfois, je regarde aussi l’émission « C dans l’air » sur France 5. Ça traite de sujets, comme le terrorisme, que l’on n’a pas forcément l’occasion de voir en prime time sur les grandes chaînes.
Qu’est-ce que tu as fait avec ton premier salaire ?J’ai ouvert un compte à la banque. Je me rappelle qu’au départ, ma première pensée est allée vers ma famille. Je voulais faire un cadeau à mes parents. Finalement, je l’ai fait, mais quelques mois plus tard.
Tes vacances de rêve, tu les passerais où ?Chez moi, au Cameroun. C’est le pays de mon cœur. En général, dès que j’ai le temps pour y aller, je prends le premier avion. En attendant, grâce qu téléphone, je suis quand même relié en permanence avec mes racines.
Si tu avais un super pouvoir, ça serait lequel ? Celui de pouvoir soigner tous les malades.
Enfin, 5 mots pour te décrire ?Ce qu’on dit de moi, c’est que je suis patient, serein, généreux et altruiste. Le 5ème, c’est le Lion camerounais. Chez nous, c’est très important d’avoir ce sentiment de pouvoir toujours rugir !